
L'amendement de Kigali : la résolution du Nouvel An que nous ne devons pas briser
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Les fêtes de fin d'année sont maintenant derrière nous et un retour au travail se profile avec nos résolutions du Nouvel An; se promet de changer nos habitudes quotidiennes vers une planète plus verte ou d'être de meilleures personnes. Quelques jours après le début de la nouvelle année, il y a de fortes chances que nous ayons déjà rompu certaines de nos résolutions. Cependant, il y en a un que nous ne pouvons pas nous permettre de briser.
Le premier jour de 2019, l'Amendement de Kigali au Protocole de Montréal - une résolution mondiale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant principalement de l'industrie du froid - est entré en vigueur, et les pays participants doivent désormais respecter leurs engagements.
Si nous avions besoin d'un rappel de la raison pour laquelle nous devons agir, 2018 nous l'a donné à la pelle. Nous avons été témoins d'événements météorologiques extrêmes à travers le monde. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a averti que nous n'avions que jusqu'en 2030 pour atteindre l'objectif de 1.5°C de l'Accord de Paris. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint un nouveau sommet.
Avec l'Amendement de Kigali, les nations ont une chance de repeindre ce sombre tableau. Ils promettent de réduire de plus de 80 % l'utilisation des hydrofluorocarbures (HFC) dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les produits connexes au cours des 30 prochaines années. Réduire l'utilisation de ces gaz puissants qui réchauffent le climat pourrait éviter jusqu'à 0.4°C de réchauffement climatique d'ici la fin du siècle, tout en continuant à protéger la couche d'ozone. L'amendement ouvre également une fenêtre pour reconcevoir les équipements de refroidissement afin de les rendre plus économes en énergie. Les actions visant à éliminer progressivement les HFC et à améliorer l'efficacité énergétique peuvent augmenter les effets des actions prises isolément.
Avec l'Amendement de Kigali, nous avons une réelle chance de réduire considérablement le changement climatique. Dans cet esprit, toutes les personnes impliquées dans le Protocole de Montréal ont travaillé dur tout au long de 2018 pour s'assurer que l'Amendement de Kigali entre en vigueur.
Nous avons des ratifications de 65 parties (au 21 décembre 2018), et d'autres sont attendues. Les parties ont mis en place des modalités pratiques pour la mise en œuvre de l'Avenant. Ils se sont mis d'accord sur les technologies de destruction des HFC et ont adopté de nouvelles exigences et de nouveaux outils de communication des données. Des activités habilitantes sont également déjà en cours. Grâce au financement du Fonds multilatéral pour la mise en œuvre du Protocole de Montréal, les parties renforcent leurs capacités, renforcent leurs institutions et élaborent des stratégies nationales pour s'assurer que nous nous attaquons rapidement et de manière décisive aux HFC.
Cette activité préparatoire nous donne l'espoir que nous pourrons réussir, tout comme le bilan du Protocole de Montréal à respecter ses résolutions. Le dernier rapport du Groupe d'évaluation scientifique du Protocole de Montréal, publié lors de la 30e réunion des Parties en novembre 2018, montre que la couche d'ozone dans certaines parties de la stratosphère s'est rétablie à un taux de 1 à 3 % par décennie depuis 2000. Aux taux projetés, l'ozone de l'hémisphère nord et des latitudes moyennes guérira complètement d'ici les années 2030, suivi de l'hémisphère sud dans les années 2050 et du trou d'ozone antarctique qui se refermera progressivement d'ici 2060. Cette guérison est le résultat direct de l'interdiction, en vertu de la loi de Montréal. Protocol, des chlorofluorocarbures (CFC) et d'autres substances qui creusaient un trou dans la couche d'ozone et laissaient les rayons UV-B nocifs nuire à la santé humaine et des écosystèmes.
Mais les événements de 2018 nous ont aussi montré qu'il faut être prudent pour préserver ces avancées face aux nouvelles menaces. Une étude scientifique a révélé une augmentation inattendue et persistante des émissions mondiales de trichlorofluorométhane (CFC-11) ces dernières années, malgré l'élimination signalée de la production.
Ces émissions peuvent ralentir la reconstitution de la couche d'ozone si elles se poursuivent, c'est pourquoi les parties au Protocole de Montréal ont agi rapidement. Lors de la Réunion des Parties, ils ont ordonné une enquête scientifique concluante sur les émissions et se sont mis d'accord sur la voie à suivre pour résoudre le problème. Alors que les nouvelles émissions sont inquiétantes, le fait que nous les ayons détectées montre que la surveillance, les réseaux et la science en place pour protéger la couche d'ozone fonctionnent. Si les scientifiques n'avaient pas surveillé l'atmosphère, nous n'aurions pas été plus avisés de ces émissions inattendues.
Traiter de manière décisive les émissions inattendues de CFC-11 relèvera la barre des attentes de livraison par les institutions du Protocole de Montréal. Pour ce faire, nous devons faire une pause, réfléchir à ce qui a bien fonctionné pendant 31 ans et identifier ce qui peut être renforcé et renouvelé. Nous évoluons avec un traité qui nous maintient fiers et prospères depuis si longtemps.
Alors que 2019 commence, nous pouvons être tranquillement satisfaits du travail que nous avons accompli pour mettre en place et faire fonctionner l'Amendement de Kigali. Mais nous devons nous rappeler qu'il reste encore beaucoup d'efforts à faire si nous voulons préserver et développer les gains que nous avons réalisés pour la santé humaine, les économies et la planète.
Cet article d'opinion est apparu pour la première fois sur le site Web de l'IIDD here.