Résultats de l’atelier sur les inventaires des banques de fluorocarbones
L'atelier visait à familiariser les participants avec la préparation des inventaires nationaux des banques de substances contrôlées et des plans nationaux de gestion de ces substances.
Une gestion élargie du cycle de vie des réfrigérants (LRM) est nécessaire pour minimiser les fuites de réfrigérants et maximiser la récupération, la valorisation et la destruction en fin de vie, en tant que contribution cruciale à l’atteinte de zéro émission nette. Une mise en œuvre efficace pourrait empêcher des émissions de fluorocarbones équivalentes à 90 milliards de tonnes de CO2 au cours de ce siècle1.
En 2022, le Fonds multilatéral pour la mise en œuvre du Protocole de Montréal a créé un nouveau guichet de financement pour les activités liées aux banques de substances contrôlées utilisées ou non désirées, principalement dans les pays en développement (Décision 91/66).
L'engagement des Parties au Protocole de Montréal contrôle la production et les importations/exportations de substances appauvrissant la couche d'ozone (SAO), et le soutien du Fonds visait auparavant à garantir le respect des engagements par les pays en développement, mais excluait la gestion et la cession des banques de SAO et autres substances contrôlées.
Les pays en développement sont les principaux destinataires de matières anciennes contenant des SAO et accumulent donc des réserves dans un contexte qui manque d'infrastructures et de capacités pour gérer ces substances.
Le nouveau guichet de financement aide les pays visés à l'article 5 (en développement) à préparer un inventaire national des banques de substances contrôlées utilisées ou indésirables, et à élaborer un plan d'action national pour la collecte, le transport et l'élimination, y compris la prise en compte du recyclage, de la valorisation, et une destruction rentable.
Au cours de l'atelier, les participants ont entendu des experts parler de l'importance de la gestion des banques, des stratégies visant à minimiser les émissions des banques et d'une explication sur les critères pour les projets devant être soutenus par le Fonds multilatéral.
Les séances du matin ont fourni un contexte pour l'élaboration des inventaires et ont donné des conseils pratiques sur la manière de réaliser les inventaires et les plans d'action des réserves de SAO et de HFC. L’Alliance pour la protection du climat et de l’ozone (COPA) a élaboré des inventaires de banques de SAO dans un certain nombre de pays et a présenté le processus – y compris les sources de collecte de données – de compilation de l’inventaire et des plans nationaux. Le cabinet de conseil climatique HEAT GmbH a présenté les principales approches et méthodologies d'inventaire et a animé une séance pratique interactive avec une méthodologie recommandée.
Au cours des séances de l'après-midi, les participants ont entendu parler des expériences directes de la Finlande, du Ghana, de la Tunisie et du Japon en matière de réalisation d'inventaires et de stratégies pour s'adresser aux banques.
La Finlande a achevé son inventaire national des banques en 2023 et a pu estimer les quantités de substances appauvrissant la couche d’ozone et de gaz F contribuant au réchauffement climatique dans les appareils et structures usagés et mis hors service, ainsi que leurs émissions.
En tant que nation industrialisée, l'expérience du Japon dans l'élaboration de lois, de plans et d'instruments politiques visant à améliorer progressivement la gestion des banques de fluorocarbones a été saluée comme l'un des meilleurs exemples de pays gérant des banques de fluorocarbones.
La présentation de la Tunisie a souligné la nécessité d'un engagement durable des parties prenantes et du renforcement des capacités, y compris l'avantage d'avoir une association du secteur de la réfrigération et de la climatisation (RAC). Depuis 2015, la Tunisie travaille à la création de deux centres de récupération, de recyclage et de valorisation (RRR) des réfrigérants fluorés, avec la collaboration de l'Agence nationale de gestion des déchets, parallèlement à un projet actif avec la COPA sur la gestion et la destruction des SAO/HFC.
Le Ghana a fait part de son expérience du rôle important de l'Association nationale des propriétaires d'ateliers de climatisation et de réfrigération (NARWOA) dans la gestion et l'élimination des banques de SAO, ainsi que de la nécessité de renforcer les capacités de leadership et d'une bonne analyse de rentabilisation. Le Ghana a également souligné la nécessité d'une sensibilisation générale et d'un engagement global des parties prenantes dans l'élaboration d'une stratégie nationale et sectorielle pour discuter des résultats de l'inventaire et développer des idées de projets pour un financement international.
L'atelier a également accueilli les agences de mise en œuvre du Fonds multilatéral qui aideront les pays avec leurs stocks de réserves de SAO et de HFC. Ces agences ont présenté leur approche étape par étape pour aider les pays, ainsi que les lacunes restantes et la voie à suivre pour les pays, y compris la nécessité de modèles commerciaux durables, d'approches politiques innovantes, de conseils techniques et d'options de financement. Les participants ont souligné la nécessité de davantage de renforcement des capacités et d'événements d'apprentissage entre pairs dans le style de l'atelier.
L'atelier était organisé par le Climate and Clean Air Coalition (CCAC) en collaboration avec le ministère de l'Environnement du Japon/Initiative sur la gestion du cycle de vie des fluorocarbones (IFL) et l'Alliance pour la protection du climat et de l'ozone (COPA), avec le soutien du Carbon Containment Lab, du National Resources Defense Council (NRDC) et de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel ( ONUDI), en marge de la quarante-sixième réunion du Groupe de travail à composition non limitée des Parties au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone (OEWG-46), mais indépendamment de celle-ci.